Des chercheurs ont découvert un gène à l’évolution très rapide qui pourrait expliquer les différences de développement entre le cerveau humain et celui de nos plus proches cousins, les chimpanzés. Ce gène est impliqué dans la constitution des différentes couches du cortex au cours du développement embryonnaire, expliquent les chercheurs dans un article publié aujourd’hui en ligne par la revue Nature. Il y a 5 à 7 millions d’années, après la séparation entre la lignée humaine et celle des chimpanzés, ce gène a commencé à évolué très rapidement dans l’espèce humaine.
En comparant les génomes de l’homme, du chimpanzé, de la souris et du rat, les chercheurs ont identifié 49 segments qui ont évolué plus rapidement chez l’homme ces derniers millions d‘années. Parmi ces segments HAR (human accelerated region), le HAR1 s’est révélé le plus pressé. Il contient le gène HAR1F, qui ne code pas pour une protéine mais produit de l’ARN. Ce gène est présent dans les cellules de Cajal-Retzius, qui jouent un rôle crucial dans la constitution du cortex chez l’embryon et le fœtus.
La fonction exacte du gène HAR1F n’est pas encore connue. Quoi qu’il en soit sa découverte est une piste intéressante et conforte l’idée selon laquelle les changements les plus cruciaux expliquant les différences entre humains et chimpanzés ne résident pas dans l’ADN «utile», celui qui produit les protéines, mais dans cette partie plus sombre de l’ADN, non-codante, au départ considérée comme secondaire.
Cécile Dumas
(17/08/06)