L’homme de Flores est des nôtres, il est simplement anormal, affirme aujourd’hui une équipe internationale de chercheurs, écrivant un nouvel épisode de la bataille scientifique qui fait rage autour du squelette découvert dans la grotte de Liang Bua, sur l’île de Flores, en Indonésie. Ses découvreurs ont affirmé que ce petit homme représentait une nouvelle espèce, baptisée Homo floresiensis, contemporaine d’Homo sapiens. D’autres défendent l’hypothèse d’un microcéphale. Jacob et ses collègues appuient cette thèse en affirmant que l’homme de Flores est un ancêtre des pygmées qui vivent encore sur l’île et qu’il s’agit d’un sapiens souffrant de microcéphalie et d’anormalités.
Les chercheurs en veulent pour preuve plusieurs caractéristiques anatomiques, comme l’asymétrie cranio-faciale, qui ne distinguent pas le petit être de Flores de notre espèce, mais révèlent ses anomalies. Certaines sont encore présentes chez les pygmées de Rampasasa qui vivent non loin de Liang Bua, expliquent les chercheurs dans les PNAS publiés aujourd’hui. Jacob et ses collègues contestent aussi l’idée de l’arrivée unique d’un peuplement sur l’île de Flores, sachant que les éléphants stegodons y sont venus en deux vagues successives.
Cette nouvelle étude ne mettra pas fin à la controverse. L’Australien Mike Brown, l’un des signataires des articles présentant Homo floresiensis, a déjà fait connaître son désaccord avec le contenu de l’article. Quant à Teuku Jacob, il avait dès le départ fait preuve de son scepticisme. Lorsqu’il avait fait transférer les os de Liang Bua dans son laboratoire de l’université de Gadjah Mada, Brown avait accusé Jacob de vouloir mettre les fossiles sous clefs.
Cécile Dumas
(22/08/06)