Une stèle gravée découverte près de Veracruz, au Mexique, porte peut-être les plus anciennes traces d’écriture du Nouveau monde. Les 62 signes gravés, dont certains se répètent, ne correspondent à aucun système d’écriture connu en Méso-Amérique, expliquent des archéologues mexicains et américains dans la revue Science publiée aujourd’hui.
La stèle a été exhumée lors de travaux de construction d’une route près de Cascajal, un haut-lieu de la civilisation olmèque, situé à un peu plus d’un kilomètre du site de San Lorenzo, qui fut la capitale des Olmèques entre 1.200 avant JC, date de leur émergence, et 900 av. JC. Leur culture a disparu vers 400 av. JC. Son influence sur les Mayas ou les Zapotèques est très discutée par les spécialistes.
Carmen Rodriguez Martinez et Ponciano Ortiz Ceballos, qui ont dirigé les recherches sur la stèle de Cascajal, estiment que les inscriptions gravées s’apparentent à des représentations connues de la civilisation olmèque. Jusqu’à présent, aucune écriture n’a été formellement identifiée chez les Olmèques. Ils sont surtout célèbres pour leur calendrier complexe et leurs têtes de pierre monumentales. Cependant sur la stèle de Cascajal la répétition de certains signes évoque plus un langage qu’un simple ornement.
D’après les datations des chercheurs, la pierre a été gravée en 900 avant JC, ce qui fait d’elle la plus ancienne écriture connue en Amérique. Cependant, la pierre n’ayant pas été mise au jour par les chercheurs eux-mêmes, la datation est moins sûre et laissent certains archéologues sceptiques. Quoi qu’il en soit, même si la stèle olmèque est plus tardive, elle éclaire d’un jour nouveau cette civilisation méso-américaine. Quant aux archéologues, ils espèrent pouvoir mener de vraies fouilles sur le site et trouver la pierre de Rosette qui leur permette de déchiffrer les mystérieux glyphes.
Cécile Dumas
(15/09/06)