Des os de chèvres en témoignent: les troupeaux de chèvres se sont beaucoup promenés dès le Néolithique, époque de la sédentarisation des hommes et des premières domestications animales. Les échanges entre les sociétés humaines étaient sans doute plus importants qu’on ne l’imagine pour cette période.
Des chercheurs du CNRS (Université de Grenoble) et du Muséum national d’histoire naturelle ont analysé de l’ADN mitochondrial extrait d’os de chèvres vieux de 5.000 à 5.500 ans, retrouvés à la Baume d'Oulen, en Ardèche1. De récents travaux ont montré que le patrimoine génétique des chèvres était très homogène au niveau mondial. Alors que les bovins appartiennent à des groupes très différents en fonction des continents, les chèvres d’Asie, d’Europe ou d’Afrique sont très proches.
Cela signifie que les troupeaux ont été très mélangés. Restait à savoir quand. L’équipe de Pierre Taberlet affirme que ce brassage est très ancien, qu’il remonte à plus de 5.500 ans. Ces chercheurs ont en effet découvert que deux lignées de chèvres étaient présentes à la Baume d'Oulen, au Néolithique. Ils estiment donc que les échanges de troupeaux étaient déjà très importants il y a 7.000 ans, dès les débuts de la domestication du bétail. Pour que deux lignées d’ADN mitochondrial (transmis par la mère) persistent au sein d’une population, il faut que sa taille soit très importante. Les chèvres auraient donc usé leurs sabots très tôt pour suivre les premiers éleveurs du Proche-Orient dans leurs pérégrinations.
C.D.
(17/10/06)