L’australopithèque Little Foot, découvert dans la fameuse grotte de Sterkfontein, en Afrique du Sud, serait âgé de 2,2 millions d’années, et non de trois ou quatre millions comme l’avaient suggéré de précédentes datations, selon une étude publiée aujourd’hui par la revue Science. L’équipe de Robert Cliff (Université de Leeds, GB) a daté des stalagmites qui enserrent les sédiments qui, eux-mêmes, recouvrent les os fossilisés de l’australopithèque.
Le pied de cet australopithèque, qui lui a valu son surnom, a été découvert en 1994 par le paléontologue sud-africain Ron Clarke dans de vieilles collections de fossiles issus de la grotte de Sterkfontein, dans des caisses étiquetées ‘’singe’’. Il a exhumé d’autres morceaux de ces collections avant d’entreprendre des fouilles sur le site pour compléter le fossile de Little Foot.
En 1999 Clark estimait que le fossile datait de 3,5 millions d’années et qu’il nous renseignerait sur l’évolution vers la bipédie. En 2003 une équipe de l’Université de Purdue avait mesuré la radioactivité des sédiments de la grotte et conclu que Little Foot était âgé de 4 millions d’années.
Pour dater les stalagmites de Sterkfontein, l’équipe de Robert Cliff a utilisé la méthode uranium-plomb couramment appliquée à la datation des roches. L’uranium-238 décroît et laisse la place à du plomb-206 selon une période connue. En mesurant cette décroissance dans les couches de stalagmites, Cliff et ses collègues obtiennent un âge moyen de 2,2 millions d’années. Pour Little Foot, qui a un temps concouru au titre de plus vieil australopithèque connu, c’est un changement radical. Ce rajeunissement ne fait plus de lui un possible ancêtre pour les premiers fabricants d’outils.
Cécile Dumas
(08/12/06)