Les origines de l’évolution des primates s’avèrent plus anciennes de 10 millions d’années que ce que les recherches indiquaient jusqu’à l’heure. Des chercheurs de Yale, de l’Université de Winnipeg et de l’Université Stony Brook, dirigés par Jonathan Bloch, paléontologue à l’Université de Floride, ont reconstruit les bases de l’arbre de la famille des primates en comparant les spécimens de squelettes et fossiles représentant plus de 85 espèces éteintes et modernes. L’équipe a en outre découvert deux fossiles vieux de 56 millions d’années, incluant le squelette du primate le plus primitif jamais décrit.
En une étude en deux parties, une évaluation extensive des structures des squelettes indique que les plesiadapiformes, un groupe de mammifères archaïques, qui était alors considéré comme étant plus étroitement lié aux lémuriens volants, sont les primates les plus primitifs. Ils étaient associés aux lémuriens volants sur la base de l’étude de crânes et d’os isolés. Le reclassement en primates procède de fossiles plus complets et mieux préservés, trouvés dans le Wyoming.
L’équipe a analysé les caractéristiques des primates modernes, des musaraignes arboricoles, de lémuriens volants et des squelettes de plesiadapiformes, afin de déterminer leurs relations évolutionnaires. La technique de tomodensitométrie haute résolution a permis une fine résolution des structures inaccessibles de l’intérieur du crâne.
Au moins cinq traits majeurs caractérisent les primates modernes : des cerveaux relativement imposants, une vision rehaussée et des yeux dirigés vers l’avant, une aptitude spécialisée à sauter, des ongles au lieu de griffes sur les premiers orteils au moins, et des mains et pieds dotés de l’aptitude à la préhension. Plesiadapiforme est doté de certains de ces traits. Ces premiers primates les auraient acquis sur 10 millions d’années, en s’adaptant à leur environnement.
Les fossiles du Wyoming indiquent que nos ancêtres primates les plus anciens étaient de la taille d’une souris, consommaient des fruits et vivaient dans les arbres, déclare Jonathan Bloch. L’étude place les origines de Plesiadapiforme au Paléocène, entre il y a de cela 65 et 55 millions d’années, dans une période se situant entre l’extinction des dinosaures et l’arrivée d’un nombre de membres incontestés des ordres modernes de mammifères. L’étude suggère que plesiadapiforme est le taxon crucial pour comprendre les premières phases de l’évolution humaine.
Les recherches sur le sujet sont publiées dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, édition du 23 janvier.
Source: CIRS
PS: je vais essayer de choper le pdf