Je vous propose une petite réflexion sur les capacités intellectuelles et l'habileté de nos ancètres.
Voilà il est temps je crois que je poste un sujet en rapport avec mes vraies compétences, c'est pourquoi je vais tenter de vous expliquer une technique essentielle pour comprendre la culture moustérienne (paléo moyen)
Le débittage levallois, dont le nom vient du site de Levallois peret en france site où cette technique fut identifiée pour la première fois, est opposé au façonnage de pièces sur éclats ou sur rognon comme les bifaces ou les hachereaux de l'acheuléen. Ici il ne s'agit pas de sculpter un bloc pour en sortir une pièce unique, mais de préparer un bloc pour le débittage. Ce bloc sera appelé nucléus. Souvent certaines personnes considèrent heidelbergensis ou neandertal (voire flores on l'a encore vu réçemment avec l'article du pnas ou l'article de Tattersall dans la recherche) comme une espèce humaine sous développée technologiquement et donc voué à disparaître face aux homo sapiens plus performants.
En dehors du fait que il s'agisse de racisme à postériori c'est tout simplement faux parce que les technique dont je vais parler sont en fait des techniques utilisées par les homo sapiens aussi à la même époque.
Le débitage levallois est un des plus emblématique de l'excellence qu'avaient les hommes du moustérien, tout types confondu, de gérer la matière pour en sortir ce dont ils avaient besoin. Il s'agit de préparer une surface de débittage sur la face dorsale d'un bloc de silex ou d'une autre roche, en enlevant des éclats de préparation. Chaque éclat est prédéterminé et prédéterminant par rapport au suivant. Cela suppose les capacités de prévision et une excellente capacité à la spacialisation. Cela démontre aussi l'excellente connaissance de la matière et de la technique à mettre en oeuvre pour l'employer. Cela suppose aussi de choisir ses outils de manière appropriée, ici des percuteurs dur en pierre, du bon poids et cela suppose aussi de bien anticiper la force nécessaire à la persussion mais aussi d'autres variables comme l'angle de frappe, la densité de la matière, son homogénéité (rencontrée au cours de la préparation etc...)
Cela veut dire de manière indubittable que Néandertal mais aussi les autres évidement étaient capable de résoudre des problèmes ou si on emplie le langage mathématique, des équations avec des inconnues multiples, mais que la connaissance de la matière, du geste et l'habitude devait grandement faciliter.
Si vous ne vous êtes jamais posé la question de tout ce qui se passait dans la tête d'un tailleur de silex, je mais aussi beaucoup d'autres, nous l'avons fait pour vous.
Voici le produit d'un débittage expérimental que j'ai réalisé il y a deux ans (je précise que c'est le plus beau que j'ai réussi.
Voici le nucléus avec l'éclat en place comme si il était intact. On voit bien la surface dorsale qui a été préparée par des enlèvements successifs destiné à obtenir les fameuses deux convexités de Boeda (la convexité distale et transversale) plus simplement une surface bombée qui est souvent comparée à un dos de tortue! Il est évident que les éclats de débittage peuvent servir de support à toute sorte de chose, mais le but ultime de la démarche est l'éclat préférentiel, une frappe très précise va détacher un éclat qui devra:
occuper la plus grande surface possible, mais aussi être tranchant sur tous ses bords.
Voilà le produit final, l'éclat préférentiel, dont j'ai dessiné le négatif (ligne rouges) sur le bloc après le débittage. on voit bien qu'il y a peu de surface de la partie dorsale qui reste sur le nucleus une bonne partie de cette surface ayant été en principe emporté par l'éclat préférentiel. On voir aussi l'endroit où j'ai percuté, par la flêche rouge et l'aspect de cet endroit appellé talon, qui est comme on le dit en "chapeau de gendarme" ou en accent circonflexe qui dégage un point de frappe sur lequel le percuteur n'a plus qu'à impacter.
Voilà ce que faisaient les gens du moustérien, toute sorte confondues! et en routine. ps: avant de tailler mes premiers levallois il m'a fallut tailler pendant 4 an et je ne réussi pas tout loin de là. Cela donne une idée de la difficulté de la mise en oeuvre de cette technique.