Vous ayant déjà entretenu d' une des technique de taille du moustérien (la technique Levallois) je vais essayer de vous expliquer la technique typique du paléolithique supérieur, le débittage laminaire pratiqué par votre ancêtre l' homme de Cro Magnon et en routine journalière.
Cette technique sera employée jusqu'à la fin de la taille de pierre remplacée par les métaux à la protohistoire.
Laminaire car le produit de ce débittage sont des éclats deux fois plus allongés que larges, on les appelle des lames (attention le nom de lame peut aussi s'appliquer au éclat levallois longitudinaux deux fois plus longs que larges!)
Cette technique permet la production de pièces laminaires une fois le noyau ou nucléus préparé. a l'inverse de la technique Levallois la débittage se fera ici sur les flancs du nucléus par opposition au débittage sur la face dorsale en Levallois. (voir sujet débittage levallois à éclat préférentiel)
La préparation rigoureuse consitera à tailer un bloc bifacialement de manière à dégager une crête.
Deux règles physiques de la taille du silex, il ne peut casser qu'en arc de cercle et une nervure propage l'onde de choc vers sont point le plus éloigné. Si le nucléus est cintré et que il y a une nervure il n'en faut pas plus pour faire ce premier enlèvement qui prédéterminera tous les autres. Le produit obtenu appellé lame de crête est rarement utilisé car il s'agit d'une pièce de préparation rien de plus, le but est d'obtenir sur le flanc du nucléus un négatif de l'enlèvement avec de part et d'autre deux nervures!!! Ce sont ces dernières qui vont permettre de débutter le débittage.
Voici une lame de Crête sur du silex bergeracois, on voit bien la line sinueuse, la crête que l'on a ménagé par des enlèvements de part et d'autres en taille bifaciale et qui a guidé londe de choc vers la partie le plus éloignée de la partie où on a frappé (le talon)
le débittage peut alors commencer et on peut enlever selon la qualité du nucléus, ou les erreurs de taille, plusieurs lames, voire plusieurs dizaines de lames.
sur cette vue on voit le plan de frappe et les talons des lames déjà débittées au moins 9 dans ce cas ci!
Mais toutes ne sont pas des produits, certains ne sont que des réaménagements et d'autres sont des produits prédéterminants pour en arriver à quelques produits vraiment voulu.
Sur cette image on voit en 1 une lame de crête, en 2 des réaménagements, en 3 des lames prédéterminantes et en 4 des produits voulus,
deux superbes lames, dont une la première en partant de la gauche, présente deux faces, on dit qu'elle est à deux pans et la deuxième la plus large à droite porte trois faces et est donc comme on dit à trois pans.
Ces deux lames là sont celles pour lequelles toute la préparation a été réalisées, elles ont été conceptualisées et pensées avant d'être débittées.
Contrairement à ce qu'en pensait leroi Gourhan le débittage laminaire ne permet pas d'obtenir plus de tranchant que les débittages moustériens car dans certaines cultures les produits obtenus ne sont pas en grand majorité utilisé! ils sont pédéterminants. Bien sur que certaines des lames prédéterminantes étaient parfois employées mais dans certaines culture il n'y avait que le produit voulu qui était réllement employé!
Une fois le débittage achevé il reste le "trogon", nucleus abandonné sur les flanc duquel on peut voir les négatifs des lames retirées.
Des lames pour quoi faire?
Des support d'outils, Certaines lames ont été employées telle quelle, comme couteau par exemple mais dans la grade majorité des cas ces produits semi fini étaient retravaillés plus ou moins longuements selon les cultures et les outils à fabriquer. On en a tirer des pointes de projectiles, des couteaux, des burins, des grattoirs, des perçoirs etc....
Voici des exemples de la vocation des lames:
1: perçoir, outils destiné à percer différentes matières, l'os, le bois en passant par la peau... sur une lame à 3 pans. Déjà bien raccouricie, es outils s'usant il faut les retravailler, et la lame s'use alors comme une gomme!!! Il n'en reste à la fin qu'un tout petit bout qui sera jeté car inutilisable.
2: Burin, il ne faut pas être déformé par le mot burin car les préhistoriens désignent par le mot burin ce que les artisans définiraient comme des ciseaux!!!
on voit ici un burin sur une partie proximale de lame à deux pans dans du silex de Bergerac (blond). On voit aussi la chute de burin au dessus, enlèvement réalisé dans le but de réaffuter l'outil qui s'usait sur les bois de renne par exemple.
Les burins étaient employés pour raynurer dans les os et les bois de renne par exemple afin de faire des "baguettes" pour les pointes de sagaies ou de harpons.
3 Un grattoir sur une partie distale d'une lame à deux pan en silex de Bergerac. Outil qui comme son nom l'indique servait à gratter par exemple les peau ou alors il pouvait aussi servir comme rabot sur différente matière.
Dans le cas de l'utilisation sur la peau, ils servait alors à désépaissir la peau afin de la rendre plus souple et de gratter toutes les parties qui auraient pu la faire pourrir trop vite.
Débittage réalisé dans le cadre de recherches expérimentales sur les technique de taille au CETREP de Ramioul, ASBL, chercheurs de la Wallonie.
Voilà j'espère que cette plongée dans la préhistoire vous à plus et j'attends vos questions. #B5