Pour la première fois, des chercheurs ont réussi à extraire et à séquencer l’ADN nucléaire d’un Néandertalien. L’équipe de Svante Pääbo (Institut Max Planck) a réussi à extraire ce précieux ADN d’un spécimen d’Homo neandertalensis vieux de 45.000 ans découvert dans une grotte près de Zagreb, en Croatie, rapporte la revue Nature sur son site internet. Connaître la séquence génétique de l’homme de Néandertal permettra d’éclaircir ses liens avec l’homme moderne.
Les Néandertaliens vivaient en Europe et en Asie centrale il y a entre 300.000 et 30.000 ans. Avant de s’éteindre, les Néandertaliens ont coexisté avec les hommes modernes, les Homo sapiens dont nous descendons. Les deux populations se sont-elles mélangées?
D’après l’analyse de l’ADN mitochondrial(ADNmt)de Néandertalien extrait en 1997 par le même Svante Pääbo, les deux populations appartiennent à deux lignées différentes et ne semblent pas s’être mélangées. L’ADN nucléaire, celui qui est contenu dans le noyau et non dans la mitochondrie, doit fournir des informations plus précises.
L’équipe de Pääbo a utilisé une nouvelle méthode de séquençage mise au point par des chercheurs américains pour étudier les fragments extraits de l’os croate. Près d’un million de paires de bases ont pu être séquencées, soit environ 0,03% du génome, ont annoncé les chercheurs vendredi dernier lors d’un congrès à New York. D’après des résultats préliminaires, la branche des Néandertaliens a divergé il y a environ 315.000 ans.
Svante Pääbo, qui a lancé le projet de séquençage de l’ADN de Néandertal il y a deux ans, va poursuivre son étude des spécimens de Néandertaliens en quête de nouveaux fragments d’ADN nucléaire, afin d’obtenir le plus gros morceau possible de son génome.
Cécile Dumas
(16/05/06)