U n site archéologique gallo-romain de fouilles préventives situé près d’Evreux, dans l’Eure, a été pillé par des prospecteurs clandestins équipés de détecteurs de métaux. L’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) avait annoncé il y a une semaine la découverte sur le site de Parville d’un dépôt de monnaies constitué pour une bonne part de faux sesterces à l’effigie de l’empereur gaulois Postume.
La nouvelle a peut-être attiré les prospecteurs en quête de monnaies. Les chantiers de l’Inrap sont fréquemment visités par des personnes équipées de détecteurs de métaux, en violation des réglementations prévues par la loi, explique l’Institut. Les sondages sur un site archéologiques sont interdits. Avec 2.500 opérations de fouilles préventives annuelles, l’Inrap ne peur assurer la sécurité de tous ses sites.
A Parville, les pilleurs ont creusé une quinzaine de trous, parfois de 40 cm de profondeur, endommageant les couches archéologiques. Quand aux objets qu’ils ont pu emporter, ils n’ont pas de grande valeur marchande mais sont désormais perdus pour la science : hors de son contexte, l’objet perd sa valeur archéologique, précise l’Inrap.
Le dépôt monétaire, tout comme la balance romaine en bronze, avaient déjà été mis à l’abri des pilleurs. Un pécule d’une centaine de pièces, dont plus de 70 contrefaites, a été enterré par les habitants de Parville vers les années 270 de notre ère. Les faux sesterces pourraient provenir de l’atelier clandestin de Châteaubleau découvert récemment en Seine-et-Marne.
Le site de Parville date du 1er siècle avant notre ère au 4ème siècle. Les archéologues ont mis au jour une ancienne ferme gauloise, avec ses bâtiments et ses enclos, et une domus romaine, édifice rectangulaire où a été retrouvée la balance de bronze et de nombreux objets de la vie quotidienne.
Le pillage compromet «la recherche sur le statut et l’évolution du site de Parville», souligne l’Inrap, qui a porté plainte.
Cécile Dumas
(08/06/06)