De nombreux dinosaures du Crétacé auraient eu le «sang chaud», contrairement à la vision classique qui range ces animaux dans la catégorie des reptiles au «sang froid», selon une étude menée dans deux laboratoires du CNRS, basée sur l’analyse de tissus minéralisés de dinosaures.
Ces ‘terrifiants lézards’ (du grec deinos sauros) ont été longtemps considérés comme des animaux ectothermes, comme les lézards ou les crocodiles, dont le métabolisme ne produit pas de chaleur et qui dépendent des sources extérieures. A l’inverse les endothermes, comme les mammifères ou les oiseaux, ont une source de chaleur interne.
Plusieurs découvertes ont cependant suggéré que les dinosaures avaient un métabolisme plus proche des mammifères et des endothermes que des animaux dits à sang froid. Pour en savoir plus, des chercheurs des laboratoires Paléo-environnements et paléobiosphère (CNRS/ Lyon 1) et Paléomagnétisme (CNRS/IPG) ont étudié les isotopes de l’oxygène contenu dans des tissus de dents ou d’écailles de dinosaures. Ils les ont comparés à ceux d’animaux ectothermes découverts aux mêmes endroits. Sachant que l’isotope dépend de la température du corps au moment où le tissu se forme, il fonctionne a posteriori comme un thermomètre.
L’équipe de Christophe Lécuyer et d’Eric Buffetaut a constaté que les différences de compositions isotopiques entre les dinosaures et les ectothermes du Crétacé était comparable aux différences qu’il y a aujourd’hui entre un mammifère et un crocodile ou un lézard.
Les tissus étudiés appartiennent à quatre grandes familles de dinosaures (sauropodes, ornithopodes, théropodes et cératopsiens) répartis sur plusieurs continents. De quoi penser que l’endothermie était répandue chez les dinosaures du Crétacé.
Ces travaux sont publiés dans la revue Earth and Planetary Science datée du 15 juin.
Un cristal obtenu à partir d’une dent de dinosaure afin d’analyser la composition isotopique de l’oxygène.
(© C. Lécuyer, laboratoire Paléoenvironnements et paléobiosphère)