Un modèle mathématique vient mettre son grain de sel dans le débat sur le métabolisme des dinosaures : étaient-ils des animaux à «sang chaud» ou à «sang froid» ? Selon Jamie Gillooly (University of Florida, USA) et ses collègues, plus les dinosaures étaient gros, plus leur température interne était élevée. Ces gros reptiles auraient bénéficié du principe de l’inertie thermique. Selon ce principe, lorsque le rapport entre la masse et la surface de l’animal est suffisamment élevé, la température corporelle peut être maintenue.
Leur aspect reptilien a longtemps contribué à ranger les dinosaures dans la catégorie des animaux ectothermes, comme les reptiles actuels, qui dépendant des sources de chaleur extérieures. Cependant de nombreux indices remettent en cause cette idée ancienne. Des chercheurs français ont récemment montré, en étudiant la composition isotopique de tissus fossile, que l’endothermie, qui repose sur un métabolisme producteur de chaleur, était sans doute répandue chez les dinosaures du Crétacé (lire ci-contre)
L’équipe de Gillooly s’est intéressée au rapport entre la masse et la température corporelle des dinosaures. On sait en effet que cette température affecte la croissance. A partir de données déjà publiées sur la taille et la croissance de dinosaures, les chercheurs ont modélisé la température corporelle pour huit espèces différentes, allant de 12 kilogrammes à 13 tonnes.
Les chercheurs ont constaté que la température augmentait avec la masse. Ainsi les petits dinosaures avaient une température proches de celles des reptiles actuels, autour de 25°C, tandis que les plus gros animaux maintenait un corps chaud, jusqu’à 41°C pour un Apatosaurus de 13 tonnes.
Ces résultats montrent que les dinosaures étaient des reptiles capable de maintenir leur température par inertie, expliquent les chercheurs dans la revue PLoS Biology.
Cécile Dumas
(12/07/06)