Une dent de 160000 ans offre des informations quant à l'émergence de l'homme moderneUne équipe de scientifiques internationale a révélé que l'homo sapiens vivant sur Terre il y a 160000 ans avait une espérance de vie assez semblable à la nôtre.
Grâce à la dent d'un ancien enfant homo sapiens découverte dans les grottes de Jebel Irhoud au Maroc, et à la technologie offerte par le Laboratoire européen de rayonnement synchrotron (European Synchrotron Radiation Facility - ESRF) en France, les scientifiques ont découvert que l'enfance à l'âge de pierre équivalait à la durée de celle d'un enfant de nos jours.
Publiées dans l'édition du mois de mars des annales de l'Académie américaine des sciences (Proceedings of the National Academy of Sciences - PNAS), les découvertes contrastent avec les études précédentes suggérant que les premiers homo sapiens avaient probablement une enfance plus courte, semblable à celle des gorilles et des chimpanzés.
Les scientifiques, jusqu'à maintenant, pensaient que les hommes modernes étaient apparus il y a 20000 à 30000 ans. La nouvelle étude situe la date de leur apparition quelque 100000 ans plus tôt.
Les dents peuvent offrir de nombreuses informations sur l'évolution de l'homme, étant donné que leur croissance correspond à d'autres aspects de la croissance et du développement des primates.
L'équipe de recherche dirigée par des scientifiques de l'Institut Max Planck pour l'anthropologie évolutionnaire et l'ESRF a utilisé des microtomographies synchrotron à rayons X afin de compter les lignes de croissance à l'intérieur du spécimen dentaire pour évaluer l'âge de son propriétaire, comme nous comptons les anneaux d'un tronc d'arbre. Selon leur étude, l'enfant auquel appartenait la dent avait environ huit ans.
Contrairement aux premiers fossiles humains, qui ont présenté une croissance plus courte et plus rapide de la dent semblable à celle des chimpanzés, cette nouvelle recherche montre que les dents des enfants homo sapiens vivant il y a 160000 ans avaient une croissance beaucoup plus lente, ce qui sous-entendrait une durée plus longue de l'enfance.
Les chercheurs ont utilisé une lumière synchrotron à l'ESRF et ont combiné une nouvelle technique appelée «formation d'image de phase» à une analyse de développement. «Il s'agit de la première approche non-destructive qui identifie le développement dentaire avec un degré élevé de précision, étant donné que les images synchrotron révèlent des lignes minuscules de croissance interne sans détruire l'échantillon», a expliqué Paul Tafforeau, un des auteurs et développeurs de la paléohistologie dentaire virtuelle à travers l'utilisation de lumière synchrotron.
Source: http://cordis.europa.eu/fetch?CALLER=FR_NEWS&ACTION=D&SESSION=&RCN=27306